jeudi 10 juin 2010

Fight Club


De Chuck Palahniuk

Aux éditions folio SF

☺☺

« Peut-être que la réponse est l’autodestruction »…

La solution finale d’un individu décidé à mettre un terme à la folie d’une humanité perdue par ses excès…


La première scène du roman présente le narrateur, un antihéros anonyme, et Tyler Durden, son "ami", en train de lui enfoncer le canon d’une arme dans la bouche sur le toit d’un immeuble en flammes sur le point d’exploser.

Dès cet instant, le narrateur va commencer à raconter dans le désordre tous les évènements qui l’ont mené jusqu’à ce moment, ses insomnies, ses groupes de soutien pour les cancers ou les parasites du cerveau, et sa rencontre avec Marla, une jeune femme aux tendances suicidaires, au cours de l’un d’entre eux… et bien sûr, sa relation avec Tyler Durden, un personnage étrange vivant de petits boulots, possédant des connaissances allant de la fabrique du savon à celle du napalm, et profondément lié à lui…

Ensemble, ils créent le Fight Club, un club régi par des règles très strictes, mais offrant à des hommes de tous les milieux la possibilité de combattre sans retenue. Un club qui se répand en peu de temps dans le pays, et apporte des dizaines de membres à Tyler… qui va ensuite créer, avec ses connaissances, d’autres organisations composées de l’élite des participants du Fight Club, comme le Projet Chaos et le Comité Malfaisance, aux buts bien différents…

Le narrateur va vivre ces agissements, extrêmement proche de Tyler, et découvrir en même temps que le lecteur une escalade inéluctable vers la violence, sans pitié…


Chuck Palahniuk est un auteur américain, qui a été mécanicien pendant dix ans avant la publication de ce roman qui l’a fait connaître et a fait découvrir son style atypique, emprunté au mouvement minimaliste, fait de phrases courtes au vocabulaire simple, pour donner une impression de naturel au récit.

Assimilé au mouvement d’anticipation sociale, il offre dans ce livre une vision de l’avenir très pessimiste, mais douloureusement crédible. De plus, il montre ce qui peut arriver à l’humain quand il décide de tout abandonner pour suivre un messie promettant un monde meilleur.


Critique acerbe de la société moderne et de ses travers, servie par des faits et des détails tirés de la bouche de Tyler, et critique de ses concitoyens, moutons ne demandant en fait qu’un chef pour se rebeller, Fight Club est un roman court dont on a envie de connaître le dénouement, mais qui n’est pas accessible à tous les publics en raison de son contenu provocant, toujours direct et parfois choquant.

Malgré tout, l’intrigue dans laquelle est prise le narrateur est menée de main de maître par l’auteur qui attend la dernière volée de pages pour révéler une vérité qui est laissée à deviner au lecteur dès les premières lignes du livre… et le pousse à poursuivre sa lecture, au fil des anecdotes du narrateur, et à comprendre peu à peu le jeu de Tyler Durden…

G.L.

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